Cher Luca, Je traîne cette idée de t'écrire un petit quelque chose, à toi et aux autres d'ailleurs, depuis un bout de temps. Mais j'ai réfléchi et... vous n'êtes pas nombreux à qui je veux encore dire des choses. Non pas que je ne trouve pas les autres intéressants ou dignes de mon temps mais, disons-le, avec certains c'est plus facile qu'avec d'autres. Avec certains c'est limpide, ou presque. Ca a été horriblement difficile avec toi. Tu dois être le plus vieux de mes personnages que je n'ai pas soit abandonné, soit profondément modifié jusqu'à en faire quelqu'un de si différent qu'il restait le même uniquement à mes yeux, sans doute. Toi, tu dates de mes dix-sept ans et tu n'as pas changé depuis. C'est peut-être pour ça qu'on a eu du mal à cohabiter tous les deux, à mesure que le temps passait. Oui, tous les autres ont pris des voies qui n'étaient pas celles que je leur avais tracées. Mais pas toi. Bon, tu es peut-être devenu un tantinet plus pessimiste. Je te voyais d'abord espiègle, plus léger. Et puis tu es devenu ce jeune homme qui n'arrivait pas à sourire ou à se détendre, qui était malheureux sans s'en ouvrir à personne, parce qu'il n'y avait personne. Mais tu n'y pensais pas beaucoup. Tu étais avant tout motivé par la survie. En dehors de cette noirceur un peu plus prononcée que je ne l'avais voulue, tu es resté le même. Paradoxalement, tu es aussi celui que je connais le moins. Oui, toi qui es central, si important, je ne te connais pas. Qui es-tu ? Je ne le saurai probablement jamais. Si les autres se sont écartés de l'idée première que j'avais d'eux, c'est que j'ai appris à les connaître et à les écouter. Pas toi. J'ai tendu l'oreille pour t'entendre, j'ai essayé mais je n'ai pas pu. Je ne sais pas qui tu es. Encore aujourd'hui je n'arrive pas à savoir si c'est parce que tu es, en réalité, un miroir un peu trop précis ou un inconnu trop parfait. Je me sens proche, mais si lointaine. Ces lacunes, et cette étrangeté, doivent être un effet d'optique. Tu crois que c'est possible ? J'ai suivi tes aventures de si près, j'ai tant voulu fouiller ta tête pour percer tes mystères que j'ai fini par ne plus te voir, tu étais trop près. Car je ne te connais pas, pourtant tu étais le premier dans ma tête, le début de tout, et c'est à toi que j'ai le plus travaillé. Comme si j'avais voulu forger un bijou tout en ne voyant rien. Il y a des moments dont je ne suis pas fière où j'ai songé à te faire disparaître. A t'éradiquer au profit de quelqu'un d'autre. Par incapacité, par lâcheté. C'est dommage qu'on en soit venus à se brouiller ainsi, tout aurait pu être plus simple. Mais tu as tenu bon. Tu es un inconnu, oui. Mais tu es un inconnu qui m'est cher. Les Commentaires (Commenter)
Vous devez être identifié pour participer aux blogs.
|
J'ai 23 ans et quelques cases en moins peut-être. Je passe mon temps à rôder sur l'Allée, à me disperser sur des milliers de textes, à me fractionner l'esprit en une multitude de scénarios tordus, à me détruire les mains sur mes guitares, à traduire des tas de trucs, à griffonner des chansons qui mettent soixante ans à prendre forme :P
( Et des tas d'autres choses ! ) Sur le blog
Sept ans après ? Jamreo, 08.08.2020 à 17h46 Incroyable mais vrai, dans quelques jours, la fin de Cinq Lions de Cendres débarque sur l’Allée. Si je m’en réfère à la date du premier billet de blog, ça fait sept ans que l’histoire hante les couloirs du site. Sept ans d’&... Lire la suite Les derniers commentaires
Pixie a laissé un commentaire. jeudi 7 janvier 2021 à 19h50 Calamus a laissé un commentaire. dimanche 29 novembre 2020 à 21h38 Codan a laissé un commentaire. samedi 14 novembre 2020 à 15h24 Codan a laissé un commentaire. samedi 31 octobre 2020 à 13h23 Codan a laissé un commentaire. samedi 17 octobre 2020 à 17h25 |