Lecture d'un chapitre
6 « Les Contes de Noël »
4 « ...quelques grammes de douceur(s) »
Publié par FFMONRISE, le dimanche 13 décembre 2020

Ce texte comprend un langage cru et il se destine principalement à un lecteur adulte.
Tout lecteur poursuivant sa découverte le fait en connaissance de cause.

~~~

 

 

Décor : Une petite pièce assez spacieuse, meublée simplement quoique avec un goût certain du détail, aux murs de bois et de pierre faits et aussi joliment lambrissés d'essence exotique, d'un sol à l'horizontalité suffisante même si assez relative couvert de tapis dont les origines rurales comme lointaines ne manqueraient jamais d'être perçues du coin d'un œil objectif ou sujet à ce strabisme dit parfois divergent... Enfin bon, la pièce à vivre usuelle ET de bon aloi, donc !

(Sans oublier l'âtre réconfortant et flambant neuf qui sied tant au foyer -jamais si bien nommé qu'en cette période où l'hiver vient prendre la place qui lui revient- d'une aimable maisonnette donc, sise assez loin du reste des habitations tout en coudoyant presque l'orée de cette forêt sombre, inquiétante jouxtant la Montagne Noire à senestre en regardant côté couchant, et le Val sans retour à main droite.)

...et voici ainsi planté ce décor en quelques mots (la simplicité parfois, ça a du bon, non ? )

Personnages : Pareil que pour le décor, c'est à dire deux hommes d'âge moyen assis dans deux profonds et moelleux fauteuils. Un point, c'est tout.

(Eh oui, la simplicité, ça a du bon... parfois.)

 

—...et alors que le soleil semblait vouloir encore éclairer de ces derniers feux le paysage sauvage et rugueux qui s'allongeait devant nos deux valeureux aventuriers, comme si la certitude que la nuit la plus longue -celle-ci donc- allait laisser les jours reprendre durée et vigueur renouvelées...

— Pardon, mais ils parlent bien du solstice d'hiver, non ? Bon, je sais bien qu'à cette époque-là, les récipiendaires du savoir oral aimaient « allonger » aussi les phrases comme enfiler les mots, mais tu ne m'en voudras pas de te faire remarquer qu'à force d'en rajouter, parfois, ça complexifie à l'envi le discours comme le propos ?

—Mais je n'ai rien à te pardonner : il est bien vrai que ces récits où l'inhabituel le dispute à « l'impossible quotidien » -entendons par cette expression le fait que tout puisse arriver sans pour autant infirmer le bon sens ou piocher trop dans le petit sac à malices que peut parfois hélas devenir  la « suspension consentie de l'incrédulité »- euh... oui : si bien souvent -attention on ne dit pas toujours- les protagonistes de ces épopées héroïques comme des petits fabliaux aimablement susurrés par d'aimantes mères aux oreilles attentives et juvéniles, quoique déjà embrumées par la fatigue de ces attentes lors de La Veillée, ne se payaient pas de mots mais plutôt d'actes, les narrants, eux, devaient être payés à la ligne !

—Hahaha ! C'est bien vrai, frérot. Mais en parlant de La Veillée, on « cause » bien de celle d'aujourd'hui ?

—Hihihi ! Tout de go, frangin. Car comme Antinée et Mercury (nos deux héros ici, las) il est là aussi le solstice d'hiver... ou peu s'en faut.

—Héhéhé ! Allez, on n'oubliera pas que la Nativité, ce Moman de Noël, la soirée de Santa Claus comme le survol des pôles par Rudolphe et ses amis, tout ceci est aussi issu de ces courants païens, fêtant d'une manière plus archaïque le rallongement des jours... et le raccourcissement des nuits, donc, aussi.

—Huhuhu ! Quant au raccourcissement du phrasé de nos héros des temps d'avant, si nous y retournions, donc ?

—« Oki Doki » ! comme ils devaient dire alors...

—...alors donc...

… et de reprendre le récit, douillettement installés dans leur chaud logis, assis de part et d'autre de la petite desserte de salon sur laquelle trônait une corbeille à fruits, ornée de beaux agrumes juteux quoique un peu acides comme les décennies précédentes l'avaient permis : un petit concentré de soleil en cette période ombreuse, parfois, il suffit de si peu.

—donc... Alors donc, comme nos deux aventuriers cherchaient lieu de repos bien mérité, ils...

« Dring - Dring »

— Ah ?

—Attends, je vais voir...

 

oOo

 

—Oh ! Bon sang...

Penchée sur son Mercu d'acolyte, Anti semblait pensive. Loin de l'image de la redoutable guerrière qu'elle était devenue depuis longtemps -même si toute jeune en vérité elle était encore-, un témoin un minimum attentif aurait aisément reconnu l'inquiétude presque maternelle qui se dégageait de ce profil au port altier et au regard gris acier (et létal, aussi... d'ailleurs, rares avaient été témoins d'un unique moment d'incertitude de sa part, sans payer leur écot par la suite ; mais ça, c'est une autre histoire).

Bon, pour dire vrai, si elle s'était un peu inquiétée donc pour son « petit avorton couard et geignard » (elle pouvait aussi faire preuve d'esprit et de gentillesse, parfois...), c'est qu'il avait pris lourd et gros : combien de fois elle lui avait dit de faire attention, de réfléchir avant de parler, de penser avant d'agir... et quand on sait le peu de témérité dont était pourvu de coutume le « rat de crypte voluménique et codexien affilié » (si si, ça avait encore son sens à l'époque), on se dit bien que quelque chose d'imprévu avait dû arriver !

Bon -encore-, si elle avait bien ressenti un petit pincement au cœur l'espace d'un clignement de ses yeux -qu'on nous a donc dits aiguisés comme le métal et vifs comme l'éclair, tout ça-, cela n'avait pas tant duré non plus, hein : un léger sourire intérieur puis naturellement extériorisé, mais tout en retenue quand même, avait paré son visage ambré d'une double rangée de perles de nacre d'une éclat sans comparaison (euh, vous êtes certains qu'on est toujours en point de vue extérieur lui aussi et objectif itou ? C'est que même à demi dans les limbes, l'esprit primesautier et fécond de Mercu n'en demeurait pas moins celui d'un damoiseau ne se cachant pas à lui-même la grande admiration qu'il éprouvait envers sa compagne de route ; admiration sagement tue d'ailleurs : jeune oui, mais pas complètement idiot non plus ; ne dit-on pas que chose tue vous... laisse en vie ?)

Le « Oh ! Bon sang... » en question (et pas un « Espèce de cona@}¤, recommence et Couic ! les breloques, idiot d'en%*¤£ de nabot » qui aurait pu advenir à l'endroit du nabot en question, il y a quelques mois de cela, avant qu'ils ne commencent donc à s'apprivoiser, un peu) ...oui, cette interjection somme toute bienveillante était venue comme était partie la magistrale torgnole reçue par le plus petit des deux héros : toute seule. Quelle idée aussi de partir ouvrir la trace sans l'attendre, elle ! Qui c'était, après tout, la Cheffe ? Qui c'est qui se coltinait à mains nues, à bâton rompu ou au fil d'une épée à double tranchant, les soudards, les mages obscurs, les sorcières délétères camouflées sous l'apparence de jeunes demoiselles en détresse (damoiseau, le Mercu, mais déjà galant) comme les ours des cavernes --par cette saison où le jour ne fait que passer, une bonne couverture à poil long et dru, ça peut toujours être utile).

Enfin bon, Mercu avait été un peu trop « indiscipliné » et elle l'avait ramassé au bas un talus moussu, évanoui et tenant d'une belle bosse un tantinet sanguinolente sur l'arrière de son crâne auburn.

Les choses ensuite s'enchaînèrent : si tout d'abord, elle n'avait eu que peu de craintes concernant son état, à lui (les beignes, coups comme autres horions -'horions', mazette, du vocabulaire, la Dame ! surtout depuis sa rencontre avec lui-, il connaissait, le pauvre... surtout depuis sa rencontre avec elle)... oui, donc, elle plissa vite la commissure droite : là quand même, il avait morflé !

Ni une, ni deux, à trois elle l'attrapa comme elle put et « Hop ! » le jeta sur son épaule. Jetant aussi un regard vers le ciel de cette nuit la plus courte, où parfois les étoiles passent en silence en laissant l'espace de quelques instants, une impression assez indéfinissable mais prégnante à la foi(e-s), elle se dit alors que c'était bien d'aligner les mots comme les pensées, mais que là, l'action devait prendre le pas ! Et de re-cheffe, un pas donc suivant l'autre, elle prit la direction « par-là » (pas facile à montrer sans plan, pardon).

Car il lui avait bien semblé avoir aperçu, aux dernières lueurs du crépuscule, la silhouette assez reconnaissable -même pour une tenante des nuits à la belle étoile-, d'une petite construction de mains d'hommes faite, d'avoir deviné une petite lueur pas uniquement vespérale comme d'avoir senti quelques arômes chatouillant des narines rendues très sensibles par la vie au grand air. Comme les grognements, les soupirs puis quelques mots se transformant en phrase chemin faisant qu'elle entendit venant de son fardeau se multipliaient, elle se hâta davantage, au risque de brinquebaler son petit compère d'infortune...

— Ah ! Mon codex, (c'était Mercury qui divaguait), mes volumes, ma lampe magique, mon trésor.... où sont-ils donc tous passés ? Ma famille, ma sœurette, c'était bien toi ma première fan... Ma bibliothèque, mon Maître d’œuvre... je vous ai tous perdus... Sigh !

— Bah... Tu avais une vie avant de m'avoir rencontrée ? se permit, demi sourire, demi-soupir, Antinée, continuant s'approcher de la maison qu'elle avait donc bien devinée.

— Un point pour moi ! Je suis vraiment la meilleure, tu ne trouves pas, Mercu ?

Pas de réponse, forcément ; oui, l'espace d'un instant, elle en avait presque oublié l'état, de son baluchon inanimé...

...oui : elle aussi, le temps d'un haussement du sourcil gauche, il lui avait semblé retrouver quelque mémoire, revoir certaines images d'un autre temps. Un temps où famille, fraternité, amour comme amitié faisaient sens...

Cette époque où elle aussi fêtait le soleil invaincu chassant la nuit noire et longue, promettant meilleure année que la précédente.

(Pour tout dire, venant d'une contrée plus australe que son teint mat et sa chevelure toute en volume ne voulaient reniée, les hivers froids aux nuits si courtes, elles ne les avaient pas autant vécus que son roux compère ; mais que voulez-vous, les choses ne sont pas toujours aussi simples) (Eh non, pas des marécages, on vous l'a dit !* ?)

—Allez, quelques pas encore ; il y a de la lumière petit poltron, tu as de la chance... t'es avec moi !!

(Oui... c'est vrai ! Pas de songe de la part de Mercury concernant un trop grand appétit de biens sonnants ou trébuchants, ni le moindre regret au sujet d'un quelconque « loupé » sur le plan affectif... Eh oui, Anti, les choses ne sont pas toujours aussi...)

— Toc Toc Toc !

—Ho Ho Ho ! (petite voix douce et amicale d'une guerrière en goguette, disons...)

 

oOo

 

Ellipse

 (oui pardon, on vous l'a pourtant dit que sans plan, c'était moins facile)

 

oOo

 

Cette « attaque » impromptue aurait pu se finir bien mal ! Et le moins contradictoire de l'affaire fut qu'il ne mettra somme toute qu'une journée à peine pour recouvrer ses esprits, une sieste revigorante près d'un âtre accueillant ainsi qu'un cataplasme aux simples des marécages(*!) apaiseront ses maux de tête... d'ici quelques jours.

Bon -oui toujours, mais finalement-, si « l'attaque par un prédateur des plaines ou une troupe de brigands furtifs » restera la version officielle de l'événement en question ici... bah, pour le faire simple (mais pas des marécages(*-*!)) et franc...

Allons, là au moins sera notre avantage sur eux, disons sur lui : pas de coupe jarrets, pas de lézard amphibien ni de femme des cavernes se sentant un peu seule -enfin pas cette fois-, juste un petit clerc de niveau 1 ayant voulu jouer à l'éclaireur par nuit sans lune et sans en avoir l'art ni la matière ; cherchant revenir sur ses pas sans vouloir reconnaître qu'il avait un peu fait là le présomptueux ; tentant ne pas se faire entendre de sa Cheffe donc... il reçu le premier prix de témérité : un large coup donné d'un poing ferme et adroit !

Eh oui, même Antinée pouvait se tromper... parfois.

Mais « chut ! », ça restera entre-nous(*.*), merci (pis bon -un dernier pour la route- tout sachant, causant, narrant que nous sommes, nous n'en restons pas moins de simples (…) mortels nous, pas des héros bravant les vississi... les vicicit... les dangers inhérents aux univers pleins de Fantasy).

On sait, c'est pas fantastique mais aujourd’hui... « à chaque jour suffit ça peine ».

Et comme demain sera un autre jour...

—Pis pour la Siente Diction, bah mieux vaudrait avoir gardé toutes ches quenottes, merchi...(Oui, là  c'était les deux jumeaux... oui, les frères du début... bah ils sont jumeaux, oui, pourquoi, ça dérange quelqu'un ? Eh, Anti, ils font rien que m'embêter !)

Oh, pis qu'ils ne se plaignent pas : personne ne leur a jamais dit que c'était plus difficile de ramasser ses dents cassées avec des doigts brisés ?

 

Pour se faire pardonner (de quoi au fait, puisque ça restera entre-nous?(*.*), une fois un peu reposés, ayant gentiment faits honneur aux bienfaits que Dame Providence sait, parfois, si généreusement accorder à ses plus naïfs sujets (oui, parfois, naïfs...)... oui donc, les deux frères et hôtes « remerciés » comme elle sait si bien le faire (petit conseil : ne dîtes jamais à un personnage armée et puissamment burnée -OUPS ! Euh pardon,... Antinée- qu'il, qu'elle ne peut exister, quoi ! )... OUI ! Donc !

Comme Anti a un cœur d'or (et Mercu une tête de linotte), mais qu'après tout, en ce moment si particulier où la paix le partage et la douceur d'une oreille amie ont enfin le droit de cité, cette dernière, comme ce dernier encore un peu fatigué se refaisait une santé en pionçant encore un peu... cette dernière donc, petit sourire en coin et œil presque attendri, déposa à son chef (non, 'chef' dans le sens de 'tête', faut pas déc]¤ner non plus!) quelques-uns de ses merveilleux fruits d'or et de soleil, qu'il pourra ainsi trouver à son réveil et partager avec sa grande amie, l'incomparable Antinée !!!

 

— ...toutes bouffées ? Eh putain de connard ! Partager, tu sais ce que ça veut dire ? Tu vas voir tes %ù£$ si je t'attrape !!!

Rhô, voyons ! Antinée... ( Halala, oui, même sans plan, c'était pas besoin de préciser... c'est cadeau)

(Bon, pis c'est que je tiens à mes dents, aussi...)

(...et surtout, dîtes pas qu'avec le temps qui passe sur le calendrier, c'était mieux, avent ...)

  
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