Beaucoup d’us et coutumes sont communs à tout le continent d’Orante. En règle générale, ils sont comparables à ceux qui pouvaient exister dans l’Europe des XVIIIe-XIXe siècle. Il  y a malgré tout des variations selon les pays, mais aussi les provinces, en particulier celles qui possèdent le caractère le plus marqué, comme les Marches océanes et les Marches dardaniennes.

L’une des coutumes les plus ancrées dans les campagnes de Tramonde concerne l’accueil des voyageurs. Elle est basée sur les légendes liées aux Avatars, des individus envoyés par le Haut régnant afin d’influencer le destin des hommes. Comme rien ne les distingue des humains ordinaires, leur refuser gîte et couvert quand la nuit vient équivaudrait à mettre son avenir en péril. Dans les villes, où l’on trouve des auberges plus ou moins confortables et des hospices pour les indigents, cette tradition s’est perdue presque complètement.

Les coutumes propres aux Marches océanes reposent sur la croyance dans les esprits des eaux. On raconte même que les premiers rois argyliens descendaient d’une ondine qui avait choisi de vivre sur terre. Avec l’existence de deux lunes et celle des Pôles, le système des marées est très complexe et dur à prévoir. Même les savants n'ont jamais pu établir un almanach cohérent. De fait, la variation des eaux est attribuée aux ondins. Aussi, les habitants des côtes ont pris pour habitude de lancer dans les flots des offrandes, généralement de choses qu’on ne trouve pas dans les mers : produits de l’élevage ou de l’agriculture, car ils pensent que les ondins font monter la mer pour venir les récupérer. Au premier jour de l’Automne, le prince lui-même dirige une cérémonie de « Don à la mer » par laquelle il renoue l’alliance de la terre et de l’eau et la légitimité de la Couronne d’Écume. Cette célébration est hélas tombée en désuétude à l’époque de Ferris aur’Commara qui considérait cette tradition comme une superstition révolue. C’est aussi la province où l’on fait le plus de musique ; notamment avec des flûtes en bois flotté et des lyres. Quand un enfant arrive à l’âge de 15 ans, il doit jouer un air pour endormir son enfance et la laisser derrière lui.

Les coutumes des Dardaniens sont souvent liées à l’hiver, particulièrement long et rigoureux dans cette partie du royaume. Ils pensent que les loups qui vivent en ces terres, dont la fourrure devient blanche en hiver, ont reçu pour mission de rependre le froid. Quand une bête est tuée durant les mois les plus glaciaux, les abats sont abandonnés à l’orée de la forêt pour que les loups n’aient pas besoin d’en sortir pour chasser et de répandre les frimas. Dans certains villages, les habitants décorent l’intérieur de leur maison de couleurs vives pour résister aux longs mois blancs et gris de l’hiver.

Les coutumes qui sont communes à l’ensemble du continent concernent les fêtes liées aux étoiles : Syria, l’étoile bleue de l’hiver, et Hasia, l’étoile rouge de l’été. Elles marquent les deux solstices de l’année orantienne, qui sont l’occasion de grandes fêtes à travers toutes les contrées. Des échoppes servant boissons, nourriture ou vendant de petits cadeaux se montent dans les rues des villes, des musiciens s’installent à chaque coin de rue, et c’est le moment pour tous de célébrer ces moments clefs de l'année avec la famille et les amis. De toutes jeunes filles qui symbolisent Syria en hiver et Hasia en été offrent des étoiles de carton décoré aux passants. Il est de coutume pour les enfants d’en amasser le plus possible, car elles représentent la chance pour le semestre à venir.

Il y a sans doute pas mal d’autres coutumes à découvrir dans les terres d’Orante, mais il serait trop long de toutes les citer !

Beatrice Aubeterre   vendredi 24 janvier 2020 à 22h0124.01.2020 à 22h01   10