Le blog de l'histoire
La question du mois de septembre invite les auteurs à répondre à l'interrogation suivante :

Quels sont les principaux défis que vous pose/vous a posé votre texte ?

On pourrait dire que chaque histoire me pose le même défi : celui de l'écrire de bout en bout, sans faiblir, sans me décourager, sans l'abandonner au passage. Mais je suppose que ça n'a vraiment rien d'original.

Pour se pencher sur le cas particulier du Le Premier Cercle, les défis étaient multiples : certains, dans le fond, me posaient assez peu de problèmes. Avec ma formation d'historienne et mon expérience de « dragon rêveur », la création des mondes (avec leur géographie, leur population, leur économie, leur histoire, leur société, leur politique...) ne m'a jamais paru insurmontable ! A la rigueur, une opération ludique, où chaque petit bout de cohérence à ajuster est comme une pièce de puzzle déterminée à prendre sa place.

Par contre, ce qui est tout de suite plus épineux, c'est que ce monde possède ses propres règles physiques : la présence des cristaux et celle des pôles (qui est intiment liée, puisque ce sont des cristaux qui font voler les pôles, ces grandes masses de terre qui flottent dans les airs), imposent des particularités qu'il faut garder en tête. Par exemple, pas de possibilité de déterminer les pôles magnétiques et du coup, pas de boussoles : les directions ne sont déterminées que par l'observation des astres.

Il en découle aussi une technologie particulière (l'utilisation des cristaux) avec ses problèmes spécifiques. Je me souviens de débats enflammés avec des amis ou mon cher et tendre pour expliquer pourquoi ce monde n'avait jamais employé le potentiel destructeur de la poudre, ou pourquoi la traction animale était encore très largement employée. Ou encore avoir dessiné des schémas très précis de pistolets à cristaux et des différents types de munitions susceptibles d'être employées. Il fallait que cette technologie puisse être crédible, que ce soit pour faire voler les nefs que marcher les montres, voire faire rêver comme la harpe de cristal de la mère d'Haudran. Ces fameuses nefs m'ont fait étudier, pendant plus d'un an, de façon approfondie les voiliers anciens afin de leur donner une structure crédible.

Le second grand défi était le fait que le récit se déroule essentiellement dans le milieu militaire : je n'étais pas obligée de coller à la réalité, mais je voulais garder un parfum très « roman de marine anglais », style Richard Bolitho ou Horatio Hornblower, avec une vie d'équipage assez réaliste – tout en gardant en mémoire le côté très atypique de l'équipage du Ferragon. Il fallait aussi que je pense à la hiérarchie jusqu'au plus haut niveau, mais aussi – ce qui me glaçait sur place – au déroulement des combats aériens. Le chapitre où le Ferragon affronte ses premiers adversaire est sans doute ce qu'il m'a été donné d'écrire de plus compliqué de toute ma vie.

Enfin, un dernier point non négligeable : quand j'ai proposé ce récit pour l'Allée (les Studios à l'époque), c’était déjà un vieux projet, un de ceux que j'avais le plus avancé, jusqu'à essayer de créer un jeu de rôle dans cet univers... J'ai donc dû « épousseter » pas mal de choses, et ça n'a pas été des plus aisés de renoncer aux travers verbeux dans lesquels j'avais tendance à tomber. Sans oublier le personnage d'Haudran, qui menace sans cesse de basculer du côté obscur de la force (comprenez : du côté « Gary Stu », la version masculine de la Mary Sue). Parce que franchement, ce garçon trop parfait, trop brillant, trop gentil, avec son passé douloureux... Il m’agace parfois moi-même. Je travaille donc activement à travailler sur le revers de la médaille, à le rendre plus « jeune », impatient, faillible...

Tout ceci n'est pas toujours simple à gérer, mais j'ose espérer que je tiens le bon bout !
Beatrice Aubeterre   mardi 23 septembre 2014 à 10h3323.09.2014 à 10h33   18
Les Commentaires (Commenter)
Vous devez être identifié pour participer aux blogs.
Si je devais me définir, je dirais que je suis une touche-à-tout qui n'excelle en rien, mais à qui la ténacité tient lieu de talent. Archiviste ascendant geek, je me disperse dans une pléthore d'activités différentes. En plus de l'écriture, je pratique à titre amateur le chant classique, le dessin, l'infographie, la couture, la construction de miniatures et le jeu de rôle - surtout grandeur nature. Fan de SSSF depuis toujours, j'essaye d'écrire ce que je voudrais lire. J'aime les gentlemen en redingotes, les équipages soudés, les méchas et les choses qui volent (bateaux, villes, anges...) J'adore les univers détaillés, les sagas épiques mais qui laissent aussi la place à la petite histoire !
Sur le blog
Les cinq phases du deuil
Beatrice Aubeterre, 12.08.2020 à 15h58
Je préfère prévenir tout de suite, ce billet ne sera pas des plus joyeux, mais il reflète des évènements qui affectent mes deux récits en cours, Une Symphonie chorale et La Nef blanche. Dans les deux cas, un personnage décède et laisse l...
Lire la suite
Les derniers commentaires
Kahlan a laissé un commentaire.
mardi 15 juin 2021 à 10h12
Kulrath a laissé un commentaire.
mardi 9 février 2021 à 18h56
Kulrath a laissé un commentaire.
mardi 9 février 2021 à 17h45
Kulrath a laissé un commentaire.
mardi 9 février 2021 à 15h51
Kulrath a laissé un commentaire.
mardi 9 février 2021 à 14h26
L'AlléeDesConteurs.fr © 2005-2024
AlléeDesConteurs.fr
L'Allée des Conteurs est une communauté batie autour d'un forum traitant de l'écriture et proposant des activités en ligne à l'ensemble de ses membres.
Ce site "univers" est consacré à l'hébergement d'histoires de certains de nos membres. Bonne lecture à toutes et tous !
Rendez-vous: AlléeDesConteurs.fr & Forums de discussion
AlléeDesConteurs.fr ~ 2005-2024